Face à Israël, le rapprochement ambigu de Riyad

September 14, 2020

Le Monde
September 14, 2020

L’Arabie saoudite approuve la reconnaissance par Bahreïn de l’Etat hébreu, sans lui emboîter le pas.

Le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad Al-Khalifa, et le haut conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, à Manama (Bahreïn), le 1er septembre. BAHRAIN NEW AGENCY / VIA REUTERS


C’est le trophée que Benyamin Nétanyahou rêve de décrocher. Si les Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn ont offert une belle victoire politique au premier ministre israélien en normalisant leurs relations avec son pays – le premier le 13 août, le second le 11 septembre –, ces décisions pèsent peu par rapport à ce que pourrait représenter une reconnaissance de l’Etat hébreu par l’Arabie saoudite, poids lourd du Golfe et chef de file du monde sunnite.

Lors de la cérémonie de signature des accords bahreïno-israélien et émirato-israélien programmée mardi 15 septembre à la Maison Blanche, cette hypothèse devrait flotter dans l’esprit de plus d’un invité. Le fait que le minuscule archipel de Bahreïn, Etat vassal de l’Arabie, ait choisi d’emboîter le pas aux Emirats arabes unis (EAU) laisse entendre que Riyad approuve la dynamique diplomatique en cours et pourrait un jour s’y rallier. Avec un leader aussi impétueux que le prince héritier Mohammed Ben Salman, le fils du roi Salman, l’homme qui a donné aux femmes le droit de conduire, ne doit-on pas s’attendre à tout ?

« Bahreïn n’aurait pas fait un tel pas sans le feu vert des Saoudiens, estime Husseïn Ibish, analyste au Arab Gulf States Institute de Washington. Cela suggère que la Couronne saoudienne est potentiellement disposée à faire de même dans le futur, en fonction de la manière dont ça se passe pour les Emirats et Bahreïn. »« Toutes les monarchies du Golfe se tournent vers Israël pour assurer leur défense face à l’Iran, renchérit Marc Schneier, un rabbin américain qui a ses entrées dans les palais de la région. La question n’est pas de savoir s’ils reconnaîtront Israël, mais quand ils le feront. »

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